Les différentes facettes de l'interprétation

Le concept d’interprétation englobe de nombreuses réalités qui vont parfois bien au delà du secteur des conférences. En effet, de nombreux interprètes professionnels sont actifs dans d’autres domaines de la profession.


Comme son nom l’indique, le cœur de métier de l’AIIC réside dans l’interprétation de conférence. Mais, en lui-même, le terme « interprétation » désigne une grande variété de contextes et d’activités :

 

L’interprétation juridique et judiciaire

Les Constitutions d’un nombre croissant de pays à travers le monde stipulent que les citoyens ont le droit de participer dans leur propre langue aux procédures juridiques les concernant. Les interprètes juridiques et judiciaires travaillent auprès des tribunaux civils, pénaux et administratifs pour rendre cela possible.

Au niveau international, plusieurs tribunaux (la Cour Pénale Internationale, le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie, le Tribunal pénal pour le Rwanda, etc.) ont constitué des services linguistiques spécialisés qui font appel à des interprètes de conférences dans un contexte juridique.

En savoir plus sur l'interprétation auprès des tribunaux


L’interprétation sociale

Lorsque l’on fait appel aux services d’interprètes pour assurer la communication entre des citoyens et les autorités ou d’autres instances officielles, il s’agit d’interprétation dite sociale, communautaire ou de service public.

Cette forme d’interprétation peut être requise dans de nombreuses situations : pour aider des réfugiés à communiquer avec les services administratifs, pour assurer la compréhension entre des personnes en difficulté et des services sociaux, ou encore pour traduire les échanges entre des patients et leurs médecins ou des services hospitaliers, pour n’en citer que quelques-unes.

La bonne connaissance de l’interprète des subtilités socio-culturelles est souvent capitale dans ce contexte.


L’interprétation de liaison

On appelle liaison l'activité qui consiste à accompagner une ou plusieurs personnes qui ne maîtrisent pas la langue du pays et à les aider dans un contexte relativement informel. Cela peut être fait, par exemple, par les équipes d’accueil d’un salon professionnel, par un guide dans un grand magasin ou par le personnel de grands hôtels.

Cette forme d’interprétation moins structurée ne requiert pas de formation particulière. De plus, les interprètes de liaison traduisent généralement les propos phrase après phrase, ce qui évite d'utiliser un équipement particulier tout en allégeant l'effort de mémoire requis.


Guide-interprète

Plus informellement encore, les guide-interprètes, guides accompagnateurs ou guides touristiques multilingues sont des professionnels du tourisme qui accompagnent des voyageurs, seuls ou en groupe. Ils leur fournissent des renseignements culturels, historiques et artistiques sur l’endroit visité et assurent la communication avec la communauté locale.


L’interprétation en zones de conflit

Les autorités militaires ou civiles des pays impliqués dans des conflits armés, ainsi que les journalistes qui les couvrent, sont parfois tributaires d'une médiation linguistique avec les parties prenantes du conflit ou avec la population civile.

Les personnes recrutées pour servir d’interprètes ne sont pas toujours formées à cet effet, ni conscientes des risques qu’elles devront prendre, de ce qui leur sera demandé ou des règles déontologiques.

L'AIIC a mis en place un projet spécifique sur les difficultés rencontrées par les interprètes en zones de conflit, afin d’y sensibiliser les personnes concernées ainsi que les gouvernements.